Les produits de construction ont un impact, plus ou moins lourd, sur l’environnement. Mais, depuis quelques années, un type de matériau durable commence à s’installer dans les filières du bâtiment : les matériaux biosourcés. Zoom sur des matériaux qui pourraient s’avérer très utiles pour la préservation de l’environnement.

Les matériaux biosourcés sont, par définition, des matériaux issus de la biomasse d’origine végétale ou animale. Ils couvrent aujourd’hui une large gamme de produits et trouvent de multiples applications dans le domaine du bâtiment et de la construction.

L’utilisation des matériaux biosourcés apparaît comme une réponse potentielle aux enjeux environnementaux puisqu’elle concourt significativement au stockage de carbone atmosphérique ainsi qu’à la préservation des ressources naturelles. Elle est encouragée par les pouvoirs publics, notamment dans la loi de la transition énergétique, lors de la rénovation des bâtiments.

un contexte national incitatif

Plusieurs dispositifs nationaux concourent à leur développement.

• Depuis fin 2012 et d’usage volontaire, le label « bâtiment biosourcé » valorise l’utilisation des matériaux biosourcés dans la construction (code construction R111-22-3, arrêté du 19/12/2012 - contenu et conditions d’attribution).
• Depuis octobre 2015, le bois peut être utilisé en façade comme tout autre matériaux, sous réserve de respecter les classes de résistance au feu (arrêté du 31/01/1986 - article 13 modifié le 01/10/2015).
• Jusqu’à vendredi 15 janvier 2016 à 17h, un appel à manifestation d’intérêt (AMI) recense les produits et/ou des solutions innovantes valorisant la ressource locale en bois feuillus dans la construction. Cet AMI s’adresse aux entreprises de la 1ère et de la 2nde transformation, à l’industrie de la trituration, aux dérouleurs et aux trancheurs ainsi qu’aux exploitants forestiers, sans limites de taille. Il propose de financer une mission d’accompagnement ciblée qui portera par exemple sur la réalisation d’une étude de marché, l’élaboration d’une stratégie marketing, la levée de verrous techniques, la recherche de financements ou de partenaires, etc. Accéder à la page de présentation et téléchargement du dossier de candidature. Les premiers projets seront accompagnés à partir d’avril 2016.

des idées pour avancer en région

La Dreal souhaite soutenir ces filières en analysant leur potentiel sur le territoire et en appuyant leur structuration. Elle s’engage dans la réalisation d’un état des lieux régional ayant pour ambition d’être un maillon d’une chaîne de vulgarisation. Il aborde les modes culturaux alsaciens, identifie les principaux acteurs, leur rôle et références, ainsi que certaines réalisations régionales ayant fait appel à ces matériaux.

La mise en place d’une filière locale et son développement économique dépendent de la qualité de l’offre, mais aussi de la demande.
Une demande forte en matériaux biosourcés peut être impulsée par les porteurs de projets mais aussi par les habitants de notre territoire. Cela implique une coopération entre les différents intervenants : producteurs, transformateurs, collectivités, associations, artisans, organisations professionnelles, architectes, bureaux d’études, …
Aussi ce premier rapport à vocation a être partagé, critiqué, enrichi et complété pour être le reflet le plus fidèle possible de la filière Alsacienne.

pour en savoir plus

• préconisations du conseil économique, social et environnemental (Cese) sur les filières lin et chanvre au cœur des enjeux des matériaux biosourcés émergents
• étude "état de l’art sur la chimie du bois" (Hugues de Cherisey pour le compte de l’ADEME) : cette étude passe en revue les molécules présentes dans le bois ainsi que leurs propriétés générales, examine leurs dérivés pour différentes applications, décrit les procédés d’obtention et les marchés concernés. Elle présente également un panorama des acteurs et de projets de R&D terminés ou en cours.

dossier rédigé par Stéphane Guidat

• La qualité de la construction en région Acal : la Dreal s’organise, quelques chiffres clés pour la nouvelle région.
• Le SRCAE à mi-parcours : qu’en est-il de la construction ?